par Christian Degroote (Nord) par Christian Degroote (Nord)
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les « gilets jaunes », cette partie des classes laborieuses qui ne se sent pas représentée, ne veut pas être embarquée dans la voiture balai de la pauvreté. Quand on ne sait plus comment joindre les deux bouts, on perd toute initiative, toute perspective et la dignité…
Dans le contexte actuel, je comprends les gilets jaunes, mais à part le rejet de l’excès de taxes et de la fiscalité touchant les travailleurs pauvres, je ne peux apporter mon soutien à leurs revendications contradictoires.
On sait que le monde politique a la fâcheuse tendance à ne répondre à un besoin que par l’augmentation des contributions et par des usines à gaz dans la collecte et la distribution de fonds, donc avec un rendement faible. L’imagination ne s’est jamais bridée, notamment avec l’antinomique et symptomatique taxe CVO : « contribution volontaire obligatoire » (taxe pour la recherche semencière).
Bien sûr, le défi du réchauffement climatique doit être une priorité. Mais où en est-on ? Quelle est la part de l’homme dans sa cause ? Sur les chaînes d’info ou dans l’émission « C dans l’air », on parle de la responsabilité de la France à hauteur de 1 % des rejets de CO2. Est-ce bien à notre pays d’être premier de cordée ? Cette taxe carbone est bien symptomatique d’une France des élites qui décide de taxer la consommation captive des Français, sans se rendre compte que ce sont eux qui contribuent le plus aux dépenses carbonées. Car si on parle des déplacements pour le travail, il faudrait aussi parler des déplacements pour le loisir (le vendredi après-midi ou le retour du dimanche soir) et, surtout, de l’aérien. Les habitants des grandes métropoles ne savent pas remettre en cause leur modèle et leurs dirigeants mégalomanes. Pourquoi avoir fait la gare Lille Europe en plein centre, plutôt qu’à Lesquin ou même à Amiens, pour l’équilibre des territoires ?
Le « dieselgate » a fait passer sous silence le fait que ce carburant contribue moins au réchauffement climatique que l’essence. On a oublié le plomb utilisé autrefois, on ne se focalise plus que sur les particules fines. Alors, pour sauver la planète, il semblerait que ce soit les grandes métropoles centralisatrices soi-disant vertueuses qui concentrent les problèmes.
Si j’ai posé un gilet jaune sur la console de la voiture, c’est juste pour me déplacer à une réunion Tereos.
La France des gilets jaunes demande la suppression du Sénat, alors que cette instance défend les territoires, en particulier ruraux, et s’est illustrée devant l’aveuglement du pouvoir vertical et sourd du président qui nous menait dans le mur. Je vous invite d’ailleurs à écouter, sur publicsenat.fr, le travail du sénateur Daniel Grémillet sur la redevance pour pollution diffuse, qui a plaidé pour qu’elle soit payée par les fabricants plutôt que par les agriculteurs. Je ne suis donc pas gilet jaune mais je comprends, car avec des augmentations de taxes de 300 % sur certains produits phyto, c’est du revenu en moins pour ma pomme.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :